Relance des activités et conditions socio-économiques
des agriculteurs de Masisi dans le Nord-Kivu
Depuis les temps anciens, la culture
de caféier arabica était répandue dans des plantations au bord du lac Kivu ou
les conditions climatiques et pédologiques lui sont favorables.
Tenant compte de l`importance du
café sur le plan économique, la population paysanne s`était vite initié à la
pratique de culture de café ou l`exploitation était du type familiale.
Le café fut la principale source
de revenu pour la population riveraine du lac Kivu : père, mère, et
enfant, chacun cherchait à aménager son champ de caféier. photo
Cependant, depuis une dizaine
d`année, des guerres successives ont eu
un impact négatif sur la production du café.
Aux conflits inter ethniques
(1993), ont succédé les guerres de libération de (1996) et de rectification
(1998) suivi de la rébellion du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), des attaques de divers groupes armés
(May-May, PARECO, MONGOL, MUDUNDU 40, FDLR…). Les milieux ruraux, particulièrement, traînent des séquelles qui
se traduisent par la déchéance des
champs de caféier et cultures vivrières, un étouffement des activités
économiques.
Par ailleurs, les autres défis
des caféiculteurs sont relatifs aux prix du café qui n’ont pas stimulé les
producteurs, le vieillissement des certaines plantations et champs de paysans,
la dégénérescence des semences de café, les techniques culturales inadaptées …
Les caféiculteurs cultivent
aussi les produits vivriers pour
satisfaire leurs besoins alimentaires de base et pour se procurer de l`argent après-vente.
Parmi ces cultures nous citons, le manioc, le maïs, le haricot, le bananier et
les légumes, etc. photo
Cependant, certaines de ces
cultures de subsistance sont attaquées
par des maladies de plantes qui mettent
la population en état d’insécurité alimentaire. Les plus menacées sont
le manioc qui est attaqué par la mosaïque africaine et bananier qui est attaqué
par le flétrissement bactérien causée
par le xanthosomas.
La mosaïque a eu comme impact, la
diminution sensible de la production (50%) et du rendement à l`hectare. Quant à
l`impact du Wilt Bactérien, la production de banane est passée de 20 tonnes par hectare par an à zéro tonne
par hectare par an et le revenu est passé de 1.600 $ par hectare et par an
jusqu’à zéro. Devant ce chapelet de problèmes, les caféiculteurs de l’axe bord
du lac Kivu n’arrivent pas à satisfaire leurs besoins primaires. A l’ère où le
pays chemine avec détermination sur la voie de la restauration de la paix et
est engagé résolument à la
reconstruction, la relance de la filière caféière et agricole en faveur de
petits paysans du bord du lac Kivu en territoire de Masisi constitue à bien des
égards une des voies adaptées à l`œuvre
immense de la relance économique et du développement de la RDC.
C’est pour cela que le RFEDIK en
collaboration avec plusieurs associations paysannes accompagnent la population locale dans la multiplication et la diffusion
des boutures de manioc et patate douce dans le but de leurs venir en assistance
en intrants agricole, organise le séance de renforcement des capacités des
associations locales en gestion de bien
communautaire et renforcement des capacités en gestion de micro crédit ;
il organise de séance de sensibilisation et de vulgarisation des nouvelles
techniques agricoles au profit des agriculteurs en vue accroître le rendement
de leurs cultures. En ce qui concerne la
répartition de la superficie à emblaver, elle se présente de la manière de la
manière suivante :
- 25% de la superficie consacrez à la culture pérenne des
caféiers.
- 50% de la superficie consacrez à la culture de manioc et
patate douce en fournissant des boutures saines
- 10% de la superficie réservé à la culture de haricots
- 5% de la superficie sera réservée au maraîchage
(culture maraîchère)
- 10% de la superficie restante sera affectée à la
culture de maïs
Notons ici en passant que la culture de bananier devenu
principale plante de la contrée après le café est fortement attaquée par le
Wilt Bactérien du bananier et jus qu`ici cette maladie dévastatrice n`a pas
encore trouvé une solution adéquate pour la combattre. Cette culture pourtant régénératrice
de revenu familiale est actuellement victime d’une bactérie dévastatrice, l’intervention
dans ce domaine est d’une importance pour relever le niveau de vie des
agriculteurs dans le but de palier aux difficultés
d’insécurité alimentaire.